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Connaissiez-vous ce titre d'Arthur Ténor ?
1 février 2009

Connaissez-vous Rumeur !

Ce mois-ci je vous propose de découvrir un polar trépidant, dont le thème est la Rumeur !

Ce roman publié par Magnard Jeunesse, collection Policier (12 - 15 ans) est toujours disponible en librairie.

Rumeur

Dans le collège d'Alex, le bruit court qu'un élève serait en possession d'une arme et compterait s'en servir prochainement... Il n'en faut pas plus pour qu'Alex parte à la recherche du coupable. Les mauvaises langues lui suggèrent quelques noms. L'un d'entre eux retient son attention: Franz Grimbert. On dit qu'il est obsédé par la Seconde guerre mondiale, que c'est un nostalgique du nazisme. Le suspect idéal ? Attention à la rumeur ! (lu sur Bibliokid)

Un avis de lecteur sur le site Ricochet (Merci à lui) : " Un livre vraiment génial, un mélange entre amour et policier. Ce livre se lit facilement grâce à ces chapitres courts.
Un livre interssant et à suspense. "Rumeur" est aussi un livre de 138 ages ce qui est assez court. Un livre extraordinaire qui vous emporte dans un autre univers qui vous montre ce que peut vivre un adolescent qui vit tous les jours au collège des insultes méchantes, c'est un livre que j'ai envie de faire partager car il est vraiment extraordinaire. "

Les deux premiers chapitres :

1

La rumeur enfle

            Le professeur de maths des 5ème 6 immobilise sa main sur le tableau, au milieu d'une équation. Derrière lui, les conversations à voix basse vont bon train. Il soupire, puis craque. Frappant l'estrade du talon, il fait volte-face en s'écriant :

            – Est-ce que vous allez vous taire, à la fin ?

            Les chuchotements cessent d'un coup. On entendrait une mouche traverser la salle. L'enseignant se détend.

            – Bon. On va pouvoir continuer. Je ne sais pas ce qui se passe en ce moment, mais ça y va, le moulin à paroles ! Dehors, tant que vous voulez, mais pendant mon cours, sûrement pas ! Me suis-je bien fait comprendre ?

            Pas vraiment pour un élève : une main sur la bouche, l'air de rien, il chuchote un commentaire à son voisin.

            – Alors, monsieur Lesueur, est-ce qu'on peut savoir qui vous fait jacasser ? demande le professeur, poings sur les hanches.

            – Pardon, m'sieur. C'est juste qu'en ce moment, y'en a qui racontent des trucs.

            – Quel genre de trucs ?

            – Oh ben, qu'il y aurait des élèves qui auraient des armes dans leur cartable...

            – Des armes ?

            – C'est ce qu'on dit. Et puis qu'un jour, il pourrait bien y avoir un règlement de comptes.

            – C'est sérieux ? demande-t-il, la mine soucieuse.

            – Vous savez, monsieur, répond une fille, c'est qu'une rumeur. Ça fait surtout causer les garçons...

            Un vacarme de protestations s'élève : « C'est les filles les plus bavardes », « Les mecs croient tout ce qu'on leur raconte ». Au fond de la classe, un grand brun à la chevelure légèrement bouclée et aux yeux sombres, garde le silence. Tout en mâchouillant un stylo déjà en piteux état, il paraît méditer, indifférent à cette agitation. En vérité, il est ailleurs, plongé dans un insondable malaise et de questions sans réponse.

            Finalement, le silence revient et tous font semblant d'oublier la préoccupation du moment. Dès le cours terminé, la machine à rumeur repart de plus belle dans les couloirs. Le garçon brun est interrogé par l'un de ses camarades, un petit à lunettes prénommé Claude, dont le passe-temps favori consiste à se mêler aux conversations et à relayer avec délectation les pires racontars.

            – Et toi, Alex, qu'est-ce que t'en penses ?

            – Rien.

            Claude affiche une moue déçue. Il paraît renoncer, mais dix pas plus loin, il revient à la charge :

            – On dit que c'est Grimbert qui serait dans le coup, tu sais, le Boche... T'es au courant ?

            – Non.

            – Tout le monde sait que c'est un néonazi.

            – Et alors ?

            – Ben... c'est tout. Moi j'en sais rien, mais quand même, ça m'étonnerait pas qu'un jour il se passe un sale truc au collège. Ça peut arriver, non ? Hier, un surveillant a surpris des élèves de 3ème en train de jouer avec un couteau à cran d'arrêt.

            Alex éclate de rire.

            – Ah oui, je suis au courant ! Je l'ai même vu, ce couteau. Vachement dangereux ! Il faisait cinq centimètres de long... C'était un porte-clé !

            – Ah ? N'empêche, cette fois ça pourrait bien être vrai. Y'a pas de fumée sans feu.

            La conversation s'arrête là. Alex se dit qu'en ce qui le concerne, il a bien d'autres inquiétudes à gérer. Pourtant, deux secondes plus tard, la petite phrase de Claude lui revient, comme un mauvais pressentiment :

            Y'a pas de fumée sans feu.

            En fin d'après-midi, Alex rentre chez lui à la cité des Martineaux. Il trouve son père affalé dans l'un des fauteuils du salon, en train de regarder la télévision... le son coupé. L'adolescent ouvre la bouche pour lui demander ce qui ne va pas, mais il se ravise. Il le sait très bien, ce qui ne va pas. Aussitôt, l'anxiété qui l'a miné une grande partie de la journée resurgit. La nuit dernière, il a une fois de plus rêvé à sa mère décédée l'an passé. Bien sûr, ce deuil l'a perturbé et le tenaille encore régulièrement comme aujourd'hui, mais en comparaison de son père, il a plutôt bien encaissé. Il est vrai qu'il possède un esprit combatif, une volonté farouche de ne pas se laisser ballotter par les événements. Son père, en revanche s'est effondré, perdant le goût de vivre, de sourire et, pire que tout, d'aimer. Toujours gris, toujours mou, toujours mal dans sa tête, il est devenu un dépressif chronique, et un calvaire pour son fils de quatorze ans.

            – P'pa, je vais au basket, lance le garçon depuis l'entrée du salon.

            – Heu... Oui, bonsoir, répond son père d'une voix morne.

            Avec sa tête de chien battu et ses épaules affaissées, il ressemble à un petit vieux. Alex hoche la tête en se demandant ce qu'il doit faire. Il entre dans la pièce en demandant :

            – P'pa, ça va ?

– Ça va, répond tristement le malheureux.

            Excédé, Alex sent la colère monter, mais il parvient à se maîtriser pour proposer une sortie :

            – Écoute, p'pa, y'en a marre ! Arrête de te morfondre. Faut te bouger, merde ! Faut vivre, oublier de temps en temps. Et si on sortait, ce soir ? Tu pourrais me payer le restaurant et moi je t'offrirais le ciné. Tu es d'accord ?

            L'adolescent s'efforce d'avoir l'air enthousiaste devant la loque humaine qu'est devenue son père, qui articule un vague refus. Alex perd le sourire. Alors sa colère éclate, avec violence. Et comme souvent dans ces moments où l'on échappe à soi-même, il lance des mots terribles :

            – T'es qu'une lavette ! Je peux plus supporter d'avoir un père pareil ! Tu me fais honte ! Tu me bouffes la tête !

            Il tourne dans la pièce en épanchant toute son exaspération, puis il finit par lâcher :

            – Tu fais du mal à maman ! Tu te rends compte, si elle te regarde de là-haut ? En plus d'être séparée de nous, te voir t'éteindre à petit feu et ficher ma vie en l'air...

            Alex se demande aussitôt pourquoi il a sorti ça. Il ne croit ni au paradis, ni à l'enfer, ni à la « vie après la vie ». Pourtant, en cet instant, quelque part en lui, il y a cru. Son père se lève et, sans prononcer une parole, lui retourne une claque. Une épouvantable détresse se lit dans son regard. Alex oscille entre fureur et pleurs. Finalement, il se détourne et fuit l'appartement, l'estomac noué jusqu'à la nausée.

            Il erre dans la rue déserte, plongé dans l'univers glauque et glacé de la nuit. Le bitume humide luit sous la lumière blafarde des lampadaires. Il frissonne, puis décide de se rendre dans le square, au cœur de la cité. Il s'arrête sur un banc pour réfléchir.

            – C'est pas une vie, ça, murmure-t-il, les yeux fermés, le visage offert au ciel.

            Il inspire à pleins poumons l'air frais, puis s'allonge sur le banc pour contempler la voûte étoilée. En fait d'étoiles, tout ce qu'il aperçoit, c'est un écran noir et les fenêtres allumées des tours qui écrasent le minuscule espace vert. Comme souvent dans les moments difficiles, il s'oblige à penser à son avenir. C'est son truc, non pour fuir ses problèmes, mais pour entrevoir des jours meilleurs. Il se persuade qu'il aimerait plus tard faire carrière dans la police. Mener des enquêtes, filer les gros bonnets de la drogue... Ce doit être passionnant, mais il se dit aussi qu'avec son tempérament, farouchement indépendant, il risquerait d'avoir du mal à supporter une hiérarchie. Peut-être alors devrait-il plutôt devenir journaliste... Ah oui, ça c'est un métier sympa, journaliste ! Rêvant déjà d'interroger des stars ou des sportifs célèbres pour dénicher l'info sensationnelle, le scoop du siècle. Il retrouve le sourire. Et il en vient à repenser à la rumeur qui hante en ce moment les couloirs du collège. Sûrement une vaste bouffonnerie... Et si ce n'en était pas une ? Quelqu'un posséderait donc une arme à feu et pourrait en faire un usage meurtrier pour assouvir une quelconque vengeance ?

            – Admettons que ce soit vrai, se dit-il à voix haute, il faudrait d'urgence lancer une enquête pour savoir rapidement qui ? quand ? pourquoi ?

            Les neurones excités, il se redresse... Une idée trotte, trotte, dans sa tête. Soudain, il quitte le banc et part en courant.

            En rentrant chez lui en trombe, il a la surprise de trouver son père dans le couloir, comme s'il avait guetté son retour.

            – Alex, je...

            – C'est rien, p'pa ! Déjà oublié !

            Il l'embrasse en lui souhaitant bonne nuit, puis s'éclipse dans sa chambre. Il allume son ordinateur, crée un document dans son traitement de texte, prend quelques secondes pour réfléchir et tape : «  Journal de ma première enquête ».


2

Les soupçons se précisent

            

            « Jeudi 6 mars 2003.

            Ceci est le début de ma première enquête policière. Je croise les doigts et je fais le vœu qu'elle soit top géniale ou au moins pas trop mortelle, je veux dire pas foireuse.

            Commençons par nous présenter, au cas où quelqu'un quelque part lise un jour mon journal de Mission, comme je viens de le baptiser. Je m'appelle Alex Rolland. J'ai quatorze ans et je suis en 5ème. Ben oui, j'ai un an de retard. Mais j'ai une excuse ! Sortez vos mouchoirs ; ma mère est morte l'an dernier. »

            Alex s'arrête de taper.

            – Qu'est-ce que ça a à voir avec mon affaire ? s'interroge-t-il. J'écris pas un roman.

            Il poursuit en évoquant brièvement son père, puis en vient à la fameuse rumeur. Tout excité, il fait une pause, le temps d'aller chercher à la cuisine de quoi se ravitailler en vitamines. Pour faciliter son travail de réflexion, il essaie de s'imaginer flic, chargé d'élucider une affaire de trafic d'armes à la cité des Martineaux. D'après lui, les objets du présumé délit en préparation ne peuvent venir que de son quartier, puisque la plupart des élèves du collège Paul Verlaine y vivent. C'est une première piste. Ensuite, comment mènera-t-il son enquête ? Il doit d'abord établir une liste de tous les gens qu'il connaît, du bigleux de sixième, fils unique de ses abrutis de voisins, au gros mangeur de 5ème 4, surnommé le Macrophage, en passant par Morgane qu'il a laissée tomber le mois dernier pour cause...

            « ...d'incompatibilité mentale ; en clair elle est mignonne, mais vraiment trop con, écrit-il. Si j'étais flic je ne négligerais personne, car avec le genre humain tout est possible : le bigleux pourrait avoir besoin de fric pour s'acheter de nouvelles lunettes. Le Macrophage, ayant décidé de faire un régime maigre, serait pris de folie meurtrière. Quant à Morgane... Non, impossible d'imaginer qu'elle puisse faire du mal. Encore que... Elle se rendrait compte qu'elle est dingue amoureuse de moi. Désespérée que je l'aie quittée, elle commettrait un crime passionnel en plein cours de maths...

            Revenons aux choses sérieuses. » 

            Après avoir fait le tri dans les deux pages de noms qu'il vient de remplir au stylo, il lui reste une poignée de suspects, rien que des garçons.  Il reprend sa frappe :

            « Classons-les dans un ordre croissant de nuisibilité :

            - Mathieu, le kamikaze du scooter

            - Farid, le fondu de boxe thaï

            - Cheng, Q.I. un et demi (le gruyère, c'est deux)

            - les frères Faure, têtes de flan carrément méchants

            - José le Fêlé, le roi du coup de boule

            et pour clore cette liste angélique, nous annonçons :

            - le Quatuor infernal !

            Ce serait vraiment eux que je placerais en tête. Ils sont bagarreurs, racketteurs, voleurs, dealers, menteurs... Ils ont fait de la nuisance une spécialité. Ceux-là, un jour ou l'autre, ils me feront la peau, c'est sûr. J'ai déjà eu des embrouilles avec eux. La première, c'est le jour où je suis intervenu alors qu'ils s'en prenaient à une fille dans la rue. On ne s'est pas battus parce qu'on habite dans le même quartier, et parce qu'ils savent que je sais me défendre. Une autre fois, sans le faire exprès, j'en ai dérangé deux en train de piquer un  autoradio dans une voiture.

            – Si tu nous dénonces, on te massacre la tête ! m'a menacé l'un d'eux.

            Ce blaireau-là s'est trouvé un surnom à la dimension de sa connerie : Brontosaure. L'autre c'était Vélociraptor. Il est en 4ème au collège, avec le troisième de la bande qui se fait appeler Tricératops. Quant au chef, c'est Tyrannosaure ! Moi, je les appelle les Crétinosaures.

            Mais ça c'est rien ; le plus grave, c'est l'erreur que j'ai commise l'autre jour en acceptant d'aller dans leur cave. Je n'ai rien acheté et ils n'ont pas eu l'air d'apprécier. Depuis, ils ont l'œil mauvais quand je les croise. Je suis sûr qu'ils me considèrent comme un champignon radioactif qui pollue leur territoire, d'autant que je suis un des seuls qui n'ait pas peur d'eux et sans doute un des rares qui connaisse le secret de leur repaire. Bref, ils ont quelques bonnes raisons de vouloir m'en vouloir. Mais de là à ce qu'ils provoquent un massacre au collège... Je vais quand même les laisser en tête de liste, mais mon petit doigt me dit que ce n'est pas de ce côté qu'il faut chercher. Les Crétinosaures ne s'en prennent qu'aux petits à lunettes, aux filles, aux Abribus et aux biens d'autrui (la nuit de préférence). » 

            Alex décide d'arrêter là pour ce soir, même sur ce doute. Il éteint son ordinateur et se couche. Le sommeil le gagne peu à peu et la certitude que la solution est ailleurs... ailleurs... Il bâille, ramène sa couette sous son menton... Soudain, il se redresse sur son lit.

            – Je l'avais oublié, celui-là !

            Il se relève et retourne à sa table de travail. Le temps que son ordinateur s'initialise, il réfléchit. Il connaît à peine ce garçon de 4ème. D'ailleurs, quand ils se croisent dans la rue ou au collège, ils ne se disent pas bonjour. Alex ouvre son traitement de texte, regarde l'heure à son réveil sur sa table de nuit...

      – Une heure du mat ! Et demain j'ai cours à huit heures, maugrée-t-il.

            « J'étais sur le point de partir au pays des rêves et des collégiens heureux, quand un nouveau suspect m'a tiré de la couette. Il s'appelle Franz Grimbert. Ses parents sont d'origine allemande et travaillent dans des machins internationaux, genre O.N.U.. En fait, je ne sais pas vraiment ce qu'ils font. Pour ce Franz, c'est pareil : on ne sait pas qui il est, ni ce qu'il fait, si bien qu'on ne peut pas s'empêcher d'imaginer ce qu'il « trafique ». Il a une sœur qui s'appelle Rosa, une fille très, très... J'y reviendrai plus loin.   Voyons, que sais-je sur ce mec ? Il est en 4ème 3. Physiquement, il ressemble à un Allemand (blond aux yeux bleus), avec des lunettes fines et un air de toujours avoir du poil à gratter dans la raie du cul. Précision : il est affublé d'un tic qui lui fait de temps en temps fermer les yeux et, je soupçonne, serrer les fesses. Étranger, petit, solitaire, grognon et victime d'un tic, autant dire que le pauvre n'est pas à la fête tous les jours avec ses petits camarades de classe. Mon tempérament de chevalier blanc m'aurait volontiers poussé à le protéger (surtout qu'il a une sœur très, très... ), mais les bruits qui circulent sur son compte et sa mine renfrognée ne m'ont jamais incité à l'approcher.

            On dit de lui qu'il serait obsédé par la seconde guerre mondiale. Il collectionnerait tout ce qui s'y rapporte et serait incollable sur le sujet. Du coup, on raconte que c'est un nostalgique du nazisme, qu'il aurait un drapeau à croix gammée dans sa chambre, des disques de chants militaires des Waffen SS et... des armes ! Obsédé, SS, armes, il ne m'en faut pas plus pour voir en lui le suspect idéal.

            Admettons. Pourquoi en voudrait-il à son collège, ce petit bonhomme, au point qu'il envisagerait de faire prochainement la une du JT de 20 heures ? C'est un mystère qu'il me faudra très vite élucider, mais j'ai déjà ma petite idée. Je la garde pour demain. Avant de retourner me coucher, quelques infos sur Rosa. En un mot, elle est canon, avec ses beaux cheveux blonds tirant sur le roux, ses yeux verts qui ont toujours l'air de sourire... (soupir d'amour). Je l'ai déjà côtoyée, quelques heures et de loin, chez une copine qui fêtait son anniversaire. Moi qui ne suis pas spécialement timide, j'ai été incapable de l'approcher. N'empêche, je ne l'ai pas quittée des yeux de l'après-midi. Je pense qu'elle s'en est aperçu... j'espère.

            Demain, je commence l'enquête terrain. Ami du soir... bonsoir ! »

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